Le Rejet Est La Blessure émotionnelle La Plus Profonde

Il y a des blessures qui ne se voient pas mais qui peuvent être profondément enracinées dans notre âme et vivre avec nous le reste de nos jours. Ce sont les blessures émotionnelles, les traces des problèmes vécus dans l’enfance et qui déterminent parfois ce que sera notre qualité de vie à l’âge adulte.

L’une des blessures émotionnelles les plus profondes est celle du rejet car ceux qui en souffrent se sentent rejetés à l’intérieur, interprétant tout ce qui se passe autour d’eux à travers le filtre de leur blessure, se sentant parfois rejetés même si ce n’est pas le cas.

Voyons plus en détail en quoi consiste cette plaie.

Origine de la blessure émotionnelle du rejet

Rejeter signifie résister, mépriser ou nier, ce que nous pouvons traduire par « ne pas vouloir » quelque chose ou quelqu’un. Cette blessure vient du rejet des parents envers leur enfant ou parfois, du sentiment d’être rejeté par les parents, sans leur intention.

Face aux premières expériences de rejet, un masque va commencer à se créer pour se protéger de ce sentiment déchirant qui est lié à la dévalorisation de soi et qui se caractérise par une personnalité insaisissable selon les investigations menées par Lise Bourbeau. Ainsi , la première réaction de la personne qui se sent rejetée sera de s’enfuir, il n’est donc pas rare que des enfants s’inventent un monde imaginaire.

Le rejet que l’enfant peut ressentir de la part de ses parents peut entraîner  des conséquences internes et externes à long terme.  Gracia, Lila et Musitu (2005) mettent en  évidence  parmi les comportements intériorisés : la passivité, l’apathie, le retrait social, les sentiments dépressifs, les comportements autodestructeurs, les troubles nerveux et les problèmes somatiques. Parmi les comportements extériorisés,  on retrouve l’impulsivité, l’hyperactivité, la désobéissance, les comportements destructeurs, le manque de maîtrise de soi et les comportements violents.

En cas de surprotection, au-delà de la face superficielle masquée de l’amour, l’enfant sera perçu comme rejeté car il n’est pas accepté tel qu’il est. Le message qui lui parvient est que ses capacités ne sont pas valables et c’est pourquoi ils doivent le protéger.

Comment est la personne qui a la blessure du rejet

Des blessures émotionnelles subies dans l’enfance, une partie de notre personnalité se forme. Pour cette raison, la personne qui souffre de la blessure du rejet se caractérise par se dévaloriser et rechercher la perfection à tout prix. Cette situation la conduira à une recherche constante de la reconnaissance des autres qui lui coûtera à satisfaire.

Les mots “rien”, “inexistant” ou “disparaître” feront partie de son vocabulaire habituel, confirmant la croyance et le sentiment de rejet qui l’habitent tant. De cette façon, il est normal qu’il préfère la solitude car s’il reçoit beaucoup d’attention il aura plus de chance d’être méprisé. Si elle doit partager des expériences avec plus de gens, elle essaiera de marcher sur la pointe des pieds sous la carapace qu’elle se construit, en parlant à peine, et si elle le fait, ce ne sera que pour s’inculquer du courage.

De plus, elle vit dans une ambivalence constante car lorsqu’elle est choisie elle n’y croit pas et se rejette et même sabote la situation et lorsqu’elle ne l’est pas, elle se sent rejetée par les autres. Au fil du temps, la personne qui souffre de la blessure du rejet et ne la guérit pas, peut devenir irritée et en venir à la haine, à la suite de l’intense souffrance vécue.

Guérir la blessure émotionnelle du rejet

Plus la blessure du rejet est profonde, plus le rejet envers soi-même ou envers les autres, qui peut se cacher derrière la honte, est grand. De plus, il y aura une plus grande tendance à fuir, mais ce n’est qu’un masque pour se protéger de la souffrance générée par cette blessure.

La blessure du rejet est guérie en accordant une attention particulière à l’estime de soi, en commençant à se valoriser et à se reconnaître sans avoir besoin de l’approbation des autres. Pour cela:

• Une étape fondamentale consiste à faire partie de soi-même pour pouvoir libérer tous les sentiments piégés. Si nous nions la présence de notre souffrance, nous ne pourrons pas travailler pour la guérir.
• Une fois accepté, la prochaine étape serait . D’abord à nous-mêmes pour le traitement que nous nous offrons et ensuite aux autres, car les personnes qui nous ont fait du mal souffrent probablement aussi d’une douleur profonde ou d’une expérience blessante.
• Commencer à . Faire attention à nous-mêmes et nous donner l’amour et la valeur que nous méritons est un besoin émotionnel essentiel pour continuer à grandir.

 

Nous ne pouvons pas remplir l’infini

Certaines perspectives assurent que notre nature authentique est infinie et en faisant un parallélisme avec cette croyance, nous observerons que tant que nous ne guérirons pas la blessure, rien ne nous rendra heureux. Le rejet deviendra un trou noir qui peu à peu engloutira et détruira tout ce qui nous rend heureux. Quand ils nous font un compliment, nous le rejetons, et cela peut même nous faire nous sentir mal. Quand quelqu’un voudra passer du temps avec nous, on pensera qu’il le fait parce qu’il n’a rien d’autre à faire.

Le sentiment de rejet serait égal à l’infini, et tout ce qui est extérieur ne vous comblera que temporairement, donc le plus important est de commencer par l’intérieur. C’est un travail intérieur qu’il faut commencer au plus vite, car après tout, ce sentiment de rejet n’est rien de plus que notre façon de voir la vie. Et si nous commençons à changer notre approche et notre vision de la réalité, nous commençons à vivre une vie complètement différente.

Bien que nous ne puissions pas effacer les souffrances vécues dans le passé, nous pouvons toujours apaiser nos blessures et les aider à cicatriser afin que leur douleur disparaisse ou du moins soit soulagée. Car d’après ce qu’a dit Nelson Mandela, nous sommes en quelque sorte les capitaines de notre âme.