Dépression Post-chirurgicale : En Quoi Consiste-t-elle ?

De nombreuses personnes éprouvent du découragement, de la dépression et de l’inconfort émotionnel après une intervention chirurgicale. Peu importe que tout se soit bien passé, le risque de dériver vers la dépression est important dans certains cas.
Dépression post-chirurgicale : qu'est-ce que c'est ?

La dépression post-chirurgicale touche beaucoup plus de personnes qu’on ne le pense. Toute intervention chirurgicale est une source de stress, d’anxiété et d’inquiétude. Cependant, parfois, même si la chirurgie elle-même s’est bien déroulée, de nombreux patients traversent une période postopératoire marquée par le découragement et l’abattement. Ce sont des situations qui méritent plus d’attention.

Nous ou un membre de la famille proche avons peut-être vécu quelque chose de similaire. Il est vrai que chaque intervention est différente, que chaque personne vit une expérience plus ou moins traumatisante en transitant par un hôpital. Il y a ceux qui subissent une intervention chirurgicale pour une hernie inguinale, d’autres pour une opération esthétique et d’autres doivent faire face à une intervention oncologique sévère.

Chaque expérience est unique, mais chacun d’entre nous peut souffrir de dépression post-chirurgicale. Bien que cela puisse nous surprendre, il faut préciser que c’est assez courant, cependant on en parle rarement. Alors découvrons-en plus à ce sujet.

homme souffrant de dépression post-chirurgicale

Dépression post-chirurgicale : définition, symptômes et traitement

Il existe deux groupes parmi lesquels la dépression post-chirurgicale est courante : les personnes qui ont subi une chirurgie cardiaque et celles qui ont subi une fracture de la hanche. Dans ces derniers cas, par exemple, des recherches comme celle menée au King’s College London, Institute of Psychiatry au Royaume-Uni, montrent que concevoir des traitements pour prévenir la dépression après une intervention chirurgicale donne de bons résultats.

Mais que se passe-t-il dans les autres cas ? Les patients atteints de cancer, par exemple, disposent souvent d’équipes spécialisées pour prendre en charge, entre autres, les femmes ayant subi une mastectomie. Cependant, il reste une masse de patients qui affrontent très difficilement leur période postopératoire.

Dans de nombreux cas, ils se sentent seuls parce que leur environnement ne comprend pas la réalité qu’ils traversent. Peu importe le succès d’une opération, une bonne partie de celle-ci ne se sent pas bien psychologiquement. Ainsi, malgré les progrès évidents de la médecine et des techniques chirurgicales, l’aspect mental continue d’être un domaine négligé. Car nombreux sont les patients qui vivent leur période postopératoire de manière traumatisante.

Quels sont les symptômes de la dépression post-chirurgicale ?

Des recherches, comme celle menée à l’Université de Padoue (Italie), nous montrent quelque chose d’intéressant. Il a été vérifié qu’une partie des personnes qui avaient des maladies cardiaques et qui ont conduit à une dépression post-chirurgicale, présentaient déjà des symptômes dépressifs dans la période pré-opératoire.

Parfois, nous pouvons avoir des patients avec des hauts et des bas émotionnels avant l’opération. La période postopératoire peut intensifier ces états, au point d’entraîner une dépression majeure si aucune aide n’est reçue. Voyons cependant quels sont les symptômes les plus courants.

  • Plus d’épuisement et de douleur physique, au point que la récupération elle-même prend plus de temps que la normale.
  • Irritabilité, désespoir et apathie. Cet état émotionnel plus terne que la normale va au-delà de deux semaines.
  • Avoir un besoin accru de sommeil.
  • Perte d’appétit.
  • Les activités autrefois motivantes perdent désormais leur intérêt.
  • Difficulté à reprendre une vie normale (et pas seulement à cause de problèmes physiques évidents).
  • Sentiment de solitude et d’incompréhension. La personne perçoit que personne dans son environnement ne comprend la réalité qu’elle traverse.

Quelles sont les causes ?

Les professionnels qui se concentrent sur la dépression post-chirurgicale montrent un fait. Peu importe que l’intervention ait consisté à retirer un grain de beauté ou à retirer une tumeur. Toute opération est traumatisante car elle implique une ingérence plus ou moins douloureuse dans le corps lui-même. Quelque chose comme ça laisse toujours un impact émotionnel.

  • Se faire opérer, c’est remettre son corps (et sa vie) entre les mains d’autrui. Quelque chose comme ça crée un grand sentiment de vulnérabilité. Nous cessons d’être maîtres de nous-mêmes pour dépendre de tiers.
  • Toute intervention chirurgicale est une invasion physique.
  • De même, la période postopératoire implique souvent de ne pas avoir d’autonomie, de ressentir des douleurs, de dépendre des traitements, des cures, de devoir se reposer… Cette focalisation sur le corps nous fait parfois repenser beaucoup de choses.

En revanche, dans la plupart des cas, ce qui est éprouvé est le sentiment d’avoir perdu son invincibilité. Voir sa propre faiblesse peut être effrayant. C’est aussi un moment où les relations sont reconsidérées pour voir qui est avec nous et qui ne l’est pas.

Une femme hospitalisée avec sa fille

Comment gérer la dépression qui survient après une opération ?

La première stratégie pour gérer la dépression post-chirurgicale est de savoir comment la prévenir. Au moins, dans la plupart de ces interventions avec un plus grand impact personnel, il devrait y avoir un soutien de professionnels spécialisés dans ce domaine. La psychologie doit aussi être cet accompagnement habituel avant et après les interventions.

  • D’un autre côté, une chose dont les patients qui vivent ces expériences ont besoin et qu’ils apprécient, c’est d’avoir la validation et la compréhension de leurs proches. Un solide réseau de soutien à qui parler et sur lequel compter est essentiel.
  • De même, il est essentiel que la personne puisse exprimer ses sentiments, ses émotions et ses pensées. Savoir se défouler et pouvoir parler de ses expériences est essentiel dans tous les cas.
  • La thérapie cognitivo-comportementale est une approche idéale pour faire face à ces situations en permettant de rationaliser les pensées et en créant à son tour des approches mentales, émotionnelles et comportementales plus saines.

Enfin, suivre des routines constantes et avoir des soins médicaux et psychologiques adéquats sont les meilleurs piliers pour traverser ces semaines ou mois après une intervention.

Chaque personne vit et affronte ces expériences complexes d’une manière spécifique. Ainsi, ce serait un bon moment pour donner une plus grande visibilité à la dépression post-chirurgicale.

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